On lève le voile sur les labels Naturels et Bio dans l’industrie cosmétique

Vous nous demandez parfois si nous avons des labels qui garantissent la qualité de nos produits et quels sont nos engagements concrètement. Dans le monde merveilleux de la « green beauty » il y a des jeux de « termes » et il convient de clarifier certains points. En effet, quelle est la différence entre la cosmétique naturelle et la cosmétique biologique par exemple ? Sur quoi se basent les labels afin d’établir les règles d’obtention ? Nous reconnaissons que dans ce bruit confus d’experts qui vous garantissent monts et merveilles, il est parfois difficile de s’y retrouver. Chez Gaëlle Besse Cosmétique Nature on vous propose de démêler un peu tout ça.
N’est pas cosmétologue qui veut (normalement) !
Tout d’abord, pour les professionnels de la cosmétique, depuis le 11 juillet 2013, le règlement (CE) n°1223/2009 établit des règles auxquelles doit satisfaire tout produit mis à disposition sur le marché européen. Ce règlement vise à assurer la protection de la santé humaine et l’information des consommateurs. D’autre part, la norme ISO 16128 vise à définir et harmoniser les pratiques en industrie de la cosmétique, et ce, à l’échelle internationale. Cela permet d’établir un process, une qualité de référence.

Qu’est-ce qu’un produit naturel et qu’est-ce qu’un produit bio ?
Qui dit naturel, ne veut pas dire forcément bio ou sain, ni « clean »* d’ailleurs ! Selon la norme ISO 16128, un ingrédient est dit « naturel » s’il est exclusivement obtenu à partir de végétaux (huiles végétales, cacao par exemple), de micro-organismes, de minéraux ou d’animaux (cire d’abeille par exemple). Cela veut dire que ces éléments sont non modifiés chimiquement. Généralement les composants synthétiques ou artificiels seront bannis, autrement dit : pas de conservateurs, de colorants, de parfums ou autres additifs synthétiques.
Toujours selon la norme ISO 161228, un ingrédient est dit « biologique » s’il est issu d’une méthode d’agriculture biologique ou de récoltes sauvages. Ce dernier doit répondre aux critères biologiques de son pays de récolte.
* »clean » : propre.
Gaulois réfractaires ou simple exigence éthique ?

Certains labels déplorent que des produits controversés ne soient pas interdits et qu’aucun pourcentage minimal d’ingrédients biologiques ne soit fixé pour le produit fini.
Typiquement, une marque pourra indiquer « contient X% d’ingrédients naturels » sans aucune restriction au niveau des ingrédients synthétiques sur le reste de la formule. D’autre part, si le pourcentage est égal ou supérieur à 95%, la marque pourra indiquer « produit naturel » même si les 5% restants sont composés d’ingrédients controversés comme le phénoxyéthanol, les parabènes ou les silicones.
Parole de flibustier ! Et oui, une fois déclarés les pourcentages calculés et affichés par les marques ne sont pas contrôlés. Une porte ouverte que certains n’hésiteraient pas à enfoncer ?…
Des labels qui donnent le LA
Afin d’aider le consommateur à se repérer il existe différents labels :
Les labels certifiant une cosmétique bio :
- Cosmébio
- Cosmos Organic
- USDA Organic
Les labels certifiants des cosmétiques naturels :
- Cosmos Natural
- Cosmébio

L’exemple du label Cosmos :
La mention Cosmos Organic est apposée sur les cosmétiques contenants :
- 95% à 100% d’ingrédients naturels
- 95 à 100% d’ingrédients bio sur les ingrédients végétaux
- Maximum de 5% d’ingrédients approuvés dans une liste restrictive
- La teneur en ingrédients bio sur le total des ingrédients doit être de 20% minimum
- Seuls les ingrédients biodégradables sont acceptés.
Money, money, money, Must be funny, In the rich man’s world
ABBA oui ! (Vous l’avez ?😊) Il est important de noter que l’obtention d’un label à un coût conséquent. Il convient de payer les frais de certification, les frais d’audit et les frais de redevance. Par ailleurs, il est parfois difficile pour un client lambda d’obtenir le cahier des charges de ces labels et surtout de les comprendre et de les interpréter.
A ce jour, chez Gaëlle Besse Cosmétique Nature nous avons fait le choix de privilégier la transparence et un prix juste toute l’année. Notre laboratoire est visible tous les jours depuis notre boutique à Pouldreuzic, vous pouvez voir en direct la fabrication des produits mais également un grand nombre de nos matières premières. Par ailleurs, plutôt que de payer une redevance sur la vente de chacun de nos produits et donc de devoir revoir nos prix, nous privilégions l’échange et la pédagogie. Enfin, être associés, par le biais d’un label, à d’autres marques qui ne jouent pas forcément le jeu, c’est entrer dans un système qui, aujourd’hui, ne nous convient pas forcément.

Quand on vous prend pour des lapins (de 6 semaines)
Et oui certains petits malins aiment vous vendre un produit en y ajoutant des notes telles que « cruelty free » par exemple. Sur le papier, on se dit que payer un peu plus cher un produit qui n’est pas testé sur les animaux c’est plutôt séduisant. Mais voilà, le Règlement européen (CE) 1223/2009 dont nous avons parlé ci-dessus stipule qu’il est interdit de tester un produit final ou les matières premières qui le compose sur les animaux. C’est donc tout simplement la loi, rien de transcendant finalement. Pourtant on vous le met en avant sur le packaging comme démarche différenciante. Les rois du marketing se frottent les mains… !

Nous conclurons cet article en affirmant que la lecture d’une étiquette c’est un peu comme un jeu de Twister. Si si, vous connaissez : le jeu où on doit tenir dans des positions insoutenables sur des ronds de couleurs… Bref, lire une étiquette c’est toujours multidirectionnel. Bien sûr, les labels présentent des avantages certains car ils indiquent des informations de manière immédiate au consommateur. Ils peuvent inspirer la confiance. Toutefois, nous l’avons constaté, les labels ne peuvent être le seul critère sur lequel se baser. Une réponse de Normands me direz-vous ?! Peut-être, mais ce qui compte c’est que vous fassiez VOTRE choix en fonction de VOS critères.